Mon enfant a la bougeotte, est-il hyperactif ?

Publié le 5 / 08 / 2014
Auteur : Geneviève Moreau, Ph.D. Neuropsychologue

 

Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble développemental de mieux en mieux connu. La cause, les symptômes, le diagnostic et le traitement ont d’ailleurs été abondamment étudiés dans les dernières années.

En effet, depuis quelques décennies, les connaissances sur ce sujet se multiplient. Actuellement, on estime qu’environ 5 à 10 enfants sur 100 (1 à 2 sur 20) en sont affectés et présentent les symptômes associés à l’une des trois formes possibles de ce trouble (Inattentif; Impulsif-Hyperactif; Combiné). Ce trouble étant, dans la plupart des cas, d’origine héréditaire, l’un des deux parents est porteur du trouble et l’a transmis à son enfant dans son bagage génétique. L’enfant présentant un TDAH est donc né avec ce trouble et les premiers symptômes apparaissent généralement dès le jeune âge. Toutefois, la plupart du temps, ce trouble n’est identifié que lorsque l’enfant est d’âge scolaire.

Bien que le TDAH ait été longtemps considéré comme un trouble de santé mentale, il s’agit plutôt d’un trouble neurologique impliquant une mauvaise communication des neurones (cellules du système nerveux) dans la région frontale du cerveau. Cette région est en effet responsable de la gestion de l’attention et des conduites. Toutefois, le cerveau n’atteignant sa pleine maturité qu’à la fin de l’adolescence, la maturation neurologique contribue à l’atténuation des symptômes avec l’âge.

Petits, ces enfants sont souvent plus maladroits et agités que les autres ne présentant pas ce trouble. Ils sont parfois plus colériques et impulsifs sans être volontairement méchants. Les parents de ces tout-petits sont régulièrement épuisés et dépassés. De plus, des retards développementaux y sont souvent associés (retards langagiers et/ou moteurs, maladresses sociales et/ou comportementales, retards dans l’acquisition des connaissances de base, etc.).

Une intervention précoce chez les enfants présentant ce trouble est généralement associée à un meilleur pronostic. Cette intervention doit se faire sur plusieurs plans et adresser systématiquement les secteurs problématiques (familial, préscolaire-scolaire, social, développemental, médical, etc.). Outre les traitements pharmacologiques, une guidance parentale est le plus souvent indiquée pour outiller les parents dans la gestion du quotidien de leur enfant. De plus, de saines habitudes de vie contribuent à mieux gérer les symptômes de ce trouble (sommeil, alimentation, activité physique, routine, etc.).

Dans tous les cas, si notre enfant a la bougeotte, il faut d’abord déterminer si ce comportement entraîne un dysfonctionnement dans ses activités de la vie de tous les jours. Si c’est le cas, il faut ensuite en déterminer la cause (stress, réaction à un changement, manque de sommeil, trouble médical, etc.) et si d’autres symptômes s’y associent. Une consultation auprès de son pédiatre et auprès d’un neuropsychologue spécialisé avec cette clientèle peut alors s’avérer pertinente. Toutefois, si ce comportement n’est pas problématique et que l’enfant qui bouge beaucoup fonctionne bien dans ses divers milieux de vie, on peut tout simplement continuer de surveiller son évolution et se rappeler qu’on a toujours intérêt à le faire participer à diverses activités physiques dans un environnement encadrant. Il faut se rappeler que les enfants ont besoin de bouger, peu importe leur âge !

 

Références

Bélanger, S. et autres (2008). Le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, Montréal, Chu de Sainte-Justine.

Monastra, V.J. (2005). Parenting children with ADHD, Washington, American psychological association.

Vincent, A. (2010). Mon cerveau a besoin de lunettes; Vivre avec l’hyperactivité, Montréal, Quebecor.

www.attentiondeficit-info.com